Afnor Spec IA Frugale

Résumé

Cette Afnor Spec vise à fournir un premier référentiel opérationnel sur l’impact environnemental d’un système et d’un service d’Intelligence Artificielle, et les moyens de promouvoir des services frugaux d’IA pour toutes les organisations, publiques comme privées.

L’objectif de ce document est de partager un guide des définitions, méthodes et bonnes pratiques utiles pour l’évaluation et la réduction de l’impact environnemental d’un système d’IA et des services numériques qui l’utiliseraient.

Le référentiel aborde successivement :

1 - les enjeux de contextualisation (définitions, cyle de vie, cadre d’utilisation)

2 - La méthodologie d’évaluation

3 - Les 31 bonnes pratiques à mettre en œuvre

4 - Comment communiquer sur le projet

Au sein du référentiel, une contrainte clé pour initier la démarche d’IA frugale est : « la frugalité doit être respectée dans tous les aspects d'un service, comme par exemple dans les objectifs (les objectifs du services sont-ils compatibles avec le respect des limites planétaires ?) ». Et une contrainte clé pour communiquer sur un projet souhaitant se revendiquer d’IA Frugale provient des différentes recommandations faites à ce sujet, récapitulées p50 de l’Afnor Spec.

Le regard de la rédaction

L’Afnor Spec IA Frugale est un projet très pertinent qui pose une bonne direction sur ce que devrait être une IA frugale. Le document établit ainsi une première base pour normaliser les discours et projets se revendicant de l’IA frugale. Le document est bien structuré et lisible, accessible pour toute personne souhaitant développer un projet basé sur l’Intelligence Artificielle.

Dès le début, le document tente de ne pas éviter la question de la finalité du service numérique. À ce titre, l’Afnor Spec IA frugale est prévenante sur le cadre d’utilisation de ce référentiel et les possibilités de s’en prévaloir. Les différents garde-fous placés tout au long de l’Afnor Spec contraignent mécaniquement l’usage de ce référentiel. Pour autant, le tout pourrait être plus clair et plus directement adressé pour mieux contraindre réellement la finalité des services qui se revendiquent de l’IA Frugale.

La partie “Communication” pose d’aileurs les bases de comment il est possible de valoriser la démarche réalisée et donne un cadre contraignant aux acteurs afin de limiter les risques Greenwashing. Le tableau récapitulatif produit p50 est une référence à mettre dans la checklist du plus grand nombre, au-delà même d’un projet d’IA Frugale (projet d’ecoconception de services numériques par exemple). Pour illustrer, un des cadres donnés pour communiquer impose d’évaluer les “potentiels transferts d’impact d’un service”.

On peut regretter que près d’un quart des bonnes pratiques mentionnent les termes frugal/frugalité : définir l’IA Frugale en s’appuyant sur un lexique ayant pour base le mot “frugal” n’apporte pas systématiquement le degré de précision souhaitable.

On peut aussi regretter que le formalisme de la Spec éloigne le lecteur des bonnes pratiques (à partir de la p62 sur 102). La partie évaluation prend avant cela une place importante. Elle rappelle l’importance de mesurer d’une part et redirige vers une méthodologie normée, à savoir celle établie par l’Ademe, à travers le PCR Services Numériques d’autre part. Certaines redites avec le PCR aurait pu être évitée pour alléger l’ensemble et limiter les doublons qui créent un risque plus élevé d’obsolescence du référentiel en cas de mise à jour du PCR.

Dans ce chapitre, le travail réalisé autour de l’évaluation des impacts indirects liés à l'utilisation du service est particulièrement pertinent et permet de projeter d’autant plus les concepteurs de services dans un travail de prise en compte systémique des impacts.

Pour vous approprier les 31 bonnes pratiques et une meilleure utilisabilité de celles-ci, je vous recommande de télécharger la version .csv disponible sur le site data.gouv.fr